Dès l’entrée dans le musée, sous le regard bienveillant de Niépce, Daguerre et Nadar, le visiteur a un résumé, succinct mais assez complet, de toute l’épopée de la photographie.Mais avant de s’embarquer, il doit présenter son obole, qui lui donne droit à un Penny dont nous aurons à reparler plus tard…
Quelques optiques de tentes « camera obscura » évoquent la période où l’image pourtant si brillante fournie par le soleil lui-même se dérobait aux tentatives de séquestration…
Un ensemble de chambres à tiroir, d’objectifs et différents accessoires permettent d’expliquer la réalisation de daguerréotypes, premier procédé massivement utilisé. De nombreux exemples de ces « miroirs qui se souviennent » sont exposés, dont quelques uns tout à fait exceptionnels, dans un mini cabinet noir permettant de visualiser l’étonnante finesse du procédé et la délicatesse des demies teintes.
Bien vite, vers 1850, l’image unique sur plaqué d’argent va être remplacée par une image négative sur plaque de verre, permettant de multiples tirages positifs. Ce sont les procédés au collodion, d’abord humide, dont la sensibilité exquise avait comme revers la nécessité que le collodionnage, la sensibilisation, l’exposition et le développement devaient être réalisés en l’espace d’un petit quart d’heure. Pour le collodion sec, si les plaques pouvaient être préparées et développées à la maison, la sensibilité ne permettait guère l’instantanéité.A noter un petit appareil Dubroni qui permettait de réaliser un négatif au collodion humide sans le secours d’un laboratoire, et une chambre à quatre objectifs du genre de celle brevetée par Disdéri pour la réalisation des « cartes de visite » dont l’idée géniale permit une véritable démocratisation du portrait. La suprématie du collodion se poursuivra jusqu’à l’avènement du gélatino-bromure d’argent.
Vers 1880, la « plaque sèche » a supplanté le collodion, par sa sensibilité et par sa simplicité. Les plaques vont s’acheter chez un commerçant qui, de plus, pourra se charger de tous les traitements.A la plaque de verre va bientôt s’ajouter le support souple, d’abord une simple feuille de papier servant de support temporaire à la gélatine, puis le film celluloïd dont la transparence permet le même usage que le verre.C’est alors une véritable explosion du nombre et de la variété de modèles d’appareils de prise de vue dont le peu de place dans les vitrines nous a contraint à des choix douloureux…
Plus ludique, et pour la plus grande joie des enfants, une vitrine rassemble un grand nombre de miniatures soit simples gadgets, soit véritables appareils pour espion patenté…
La région lyonnaise a été un centre important de construction de matériel photographique, et une vitrine présente les productions les plus marquantes.Cela va du Pascal, premier appareil motorisé (en 1900) au fabuleux Perfo 608 en passant par les Fex et les Sem.
Une table vitrine permet de montrer quelques aspects souvent méconnus de la photographie, comme les images microscopiques de Dagron ou la photographie sur émail dont la qualité n’a pas été dépassée en plus d’un siècle.Pour les érudits, ils pourront lire le décret de Louis-Philippe permettant à chacun de pratiquer le daguerréotype.
Un petit espace reproduit un coin d’atelier du XIXe, et grâce au numérique, il est possible de repartir avec sa photo en costume d’époque.
En tournant un peu la tête, vous pouvez admirer la maquette d’un atelier de photographie complet, mise en bouche pour la reconstitution grandeur nature qui vous attend un peu plus loin.
Au dessus de la mangeoire (cette première salle était une écurie), une rangée de détectives s’offre timidement à la vue des visiteurs. Ces appareils, méprisés par les collectionneurs, recèlent pourtant d’heureuses surprises… Ici, deux exemplaires sont destinés à la photographie en couleur, sur trois plaques N&B. N’hésitez pas à demander à les voir de près.
La dernière attraction de la salle est la vitrine temporaire, dont on ne peut pas dire grand chose puisque son contenu est renouvelé tous les deux mois.Ce petit espace permet de développer un thème précis, mais c’est aussi un espace mis à la disposition des collectionneurs désireux de faire profiter tout un chacun de ses pièces qu’il juge dignes d’intérêt.N’hésitez pas à en parler à l’accompagnateur si ce projet vous intéresse !