Chambre collodion stéréo et mono.
Durant un certain temps, on pouvait voir dans une vitrine de la salle stéréo une chambre appartenant à un ami du musée. Cette chambre avait malheureusement fait l’objet de restaurations un peu trop zélées et un peu approximatives… Compte tenu de l’intérêt d’une telle pièce, il a été décidé de lui refaire une virginité…
On voit bien que cette chambre de type « monorail » a été malencontreusement greffée sur une embase de chambre de voyage. Par chance, elle a conservé miraculeusement les deux vis d’origine.
Certains détails laisse voir certains défauts de reconstitution :
- La platine porte-objectifs est d’un seul bloc alors que celles d’origines sont faites de trois éléments dont le fil du bois est contrarié pour réduire les déformations inévitables du bois avec l’hygrométrie.
- Les crémaillères de mise au point sont vers le haut alors que la disposition d’origine est inverse, pour limiter les problèmes avec la poussière dans l’engrenage.
- Les objectifs, bien que du même opticien (Millet) ne proviennent pas d’une vraie paire et les diaphragmes ne sont pas identiques…
- Les loquets sécurisant la platine ont été fixés sur la planchette, alors qu’ils doivent être sur la chambre elle-même.
- Le format stéréo étant 13 x 17, les objectifs doivent être écartés de 8, 5 cm.
- A l’époque, les trous de fixation des bagues étaient faits une fois l’objectif vissé, en tenant compte de la symétrie et autres détails. Ici, les bagues ont été faites au tour à commande numérique et percées au hasard…
La première chose à faire était de supprimer la base de la chambre de voyage, mais il reste les trous de vis et quelques éclats de bois…
La seconde, de refaire un rail portant un écrou en son centre et deux rainures pour pouvoir faire coulisser les deux corps.
Ensuite, il suffisait de refaire une platine plus conforme aux habitudes de l’époque, et d’y remonter les objectifs.
Si cette chambre est bien prévue pour la stéréo, comme le prouve la présence d’un septum (amovible) plié en accordéon et qui peut s’étirer sur 50 cm, la possibilité de l’utiliser en mode Portrait implique son utilisation en mono.
Les bagues ont été rognées pour permettre un écartement normal aux objectifs… Par contre, les trous pour les vis ont gardé leur positionnement aléatoire, ce qui est dommage…
La platine prévue pour l’usage mono.
Le perçage se fait avec un compas à ajourer les planchettes… Sans trop d’efforts, on peut faire des rondelles de 10 mm d’épaisseur dans du noyer, et avec une excellente précision. Du travail net et sans bavures…
Par contre, le diamètre du trou est fixé par l’objectif à y mettre, et pour le moment, la décision reste en suspens…
Deux test de design :
- le premier avec un impressionnant « Portrait Antiplanit 92 mm » de « Steinheil in München N° 39684 Patent ».
- le second avec un « Jules Reygondeau » monté sur une rondelle universelle « Clément et Gilmer »
Les platines sont juste découpées dans du contreplaqué de 5 mm.